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Yoga Sūtra de Patañjali : samādhi , le huitiéme pilier

Le chemin de l'Eveil

Voilà, nous sommes au bout du chemin. Nous avons franchi ensemble les sept premiers angas décrit par Patañjali. Si ce chemin a été théorique, tortueux et simplifié, il était destiné à nous mener devant le dernier pilier du Yoga Sūtra de Patañjali, samādhi, Pour cet anga, nous sommes bien embêtés parce que nous devons parler d'un état qu'il est difficilement possible de décrire avec des mots, même si certains l'auraient connu, rencontré et le racontent dans des livres, des conférences ou des cours de yoga. Pourtant, on peut se demander pourquoi enseigner en commençant par la fin ? Le yoga est esprit et corps et ils sont indissociables. La théorie est aussi essentielle que la pratique. La difficulté avec samādhi, c'est que ce n'est pas un travail sur Soi comme les six autres piliers, qui vont commencer par des choses simples comme un code de conduite envers les autres, puis envers Soi, pour aller de plus en plus en profondeur en Soi. Nous apprenons sur le chemin à faire taire le cerveau pour écouter notre paix intérieure en se coupant de nos sens. Personne ne peut vous apprendre ou enseigner un état d'être. Qui vous a appris à tomber amoureux, à être triste ou être transporté par la joie ? On peut apprendre à aimer, à s'aimer, mais on n'apprend pas l'amour. On peut apprendre à méditer, à ignorer son ego, mais on n'apprend pas samādhi. On peut méditer, réaliser des asanas, lire, pratiquer des Kryas, se perdre et se trouver en contemplation, mais on ne peut pas faire samādhi. Il est la conjugaison des 7 autres angas dans un équilibre parfait.

samādhi, l'éveil dans le Yoga-Sutra

Samādhi n'est pas un objectif, mais une résultante

Samādhi, c'est ce qu'on appelle l'éveil. C'est un état de grâce, c'est toucher et faire corps avec l'absolu. Il semble qu'il y a une grande confusion. On peut trouver sur un site de streaming des témoignages, et même des conseils pour connaître samādhi. On peut croire que samādhi peut arriver comme cela, comme un instant de bonheur de joie. L'erreur est encore dans le matérialisme et la culture de l'ego baignée dans un relativisme simpliste. Ainsi, il est difficile d'expliquer que samādhi n'est pas accessible à tout le monde et qu'il exige une discipline d'ascète. Des yogis pratiquant toutes leurs vies n'y parviendront jamais, mais ils en ont que faire, car sur le chemin, ils ne seront plus dirigés par leur ego et, ainsi, seront capables d'accepter ce qu'ils sont, en toute bienveillance. Alors, lorsqu'on lit « je me suis assis au bord d'un ruisseau, j'ai vu les rayons du soleil et là, j'étais en samādhi », on lit une personne sincère qui surinterprète. Serait-ce un instant d'extase, un pic de bonheur, un mouvement de joie, etc. ? Comment savoir que nous sommes en samādhi ? Et bien si l'on en croit les textes, l'expérience de samādhi est justement l'absence de sentiment et l'absence de conscience de Soi.
Le Yoga Sūtra de Patañjali nous enseigne comment parvenir à cet état qui, en plus, n'est pas établi. On va et vient dans l'éveil.

Ne pas confondre samādhi et samādhi

C'est le grand plaisir de la langue sanskrit qui aime utiliser le même mot pour définir deux concepts différents, mais assez proches pour partager les mêmes lettres.

Samādhi est aussi une échelle de qualité de la concentration ou méditation.

  • Parikammasamādhi : c'est la première phase du méditant débutant. Son esprit se concentre sur l'objet, dans le sens d'une idée ou d'une pensée, quelques minutes quand ce n'est pas secondes. La concentration est limitée et superficielle.
  • Upacāra samādhi : la concentration ne se fait plus sur l'objet initial, mais sur son image, ce que les bouddhistes appellent le « signe appris ». Le méditant peut se concentrer plus longtemps et avec plus d'intensité. Sa méditation devient contemplative et le beau devient une évidence.
  • Appana samādhi : Le méditant ne voit plus l'objet, mais il devient l'objet. Il n'a plus conscience de lui-même.

Dans le Yoga Sutra de Pantajali, le terme est utilisé avec ces deux sens. Il y a eu deux écoles : une qui défendait une vision plus terre-à-terre du samādhi, et les autres qui pensaient que samādhi était un état spirituel. Encore une fois, avec le yoga, c'est l'équilibre qui était Vérité puisque les deux écoles avaient raison.

Qu'est-ce que c'est samādhi ?

Qu'est-ce que c'est samādhi ?

Parfois, il est plus simple de définir une chose parce qu'elle n'est pas. Les expériences de samādhi ne sont pas un instant d'extase ou un orgasme de joie ou la sensation d'être « là où je dois être". L'instant d'extase n'est pas le samādhi. Le samādhi est à la limite de ce que notre conscience peut concevoir. C'est peut-être le seul anga qui demande d'avoir la foi parce que la seule façon de le connaître, de le comprendre, de le concevoir, c'est de le vivre. Autant la science a démontré le pouvoir extraordinaire du yoga et de la méditation, autant il n'est pas possible d'étudier les effets du samādhi.
Les yogis en parlent et s'accordent sur plusieurs points : Il y a une fusion entre le méditant et le sujet de sa méditation de sorte que l'objet existe dans sa vérité la plus absolue sans que sa réalité ne soit influencée par l'ego, l'intellect, la pensée ou les émotions. Le « je » n'existe plus, il ne reste que l'union dans l'absolu. Après, on prête des capacités surnaturelles au yogi en Samadhi : cœur qui ne bat plus, pas de respiration, ni chaud, ni froid, pas de douleurs et j'en passe.

Si vous souhaitez découvrir les   huit angas du Yoga Sūtra de Patañjali, rendez-vous dans notre article qui présente le Yoga Sūtra de Patañjali avec une explication détaillée pour chacun d'eux.