Chin Mudra la marque 100% française au service du Yoga
La boutique spécialisée pour le yoga, faites confiance à Chin Mudra
Nos catégories Yoga

Yoga Sūtra de Patañjali: Les niyamas, le second pilier

Niyama, la discpline intérieure du yogi

Continuons notre découverte des huit piliers du yoga avec les niyamas. Le second membre du yoga sutra de Patanjali regroupe les six vertus à développer. Il ne s’oppose pas au yama, mais contrairement à ce dernier, il n'est pas tourné vers le monde extérieur. Il représente une discipline personnelle pour trouver le chemin de l'illumination. . Les deux premiers membres sont complémentaires et de facto indissociables. À l'instar des yamas, les niyama ne doivent pas être appréhendés comme une suite de dogmes à suivre aveuglément. Ils représentent un sujet d'étude et de méditation tout au long de la vie du pratiquant. Il ne faut pas les concevoir comme des limites, mais plutôt comme des chemins à parcourir et des portes à franchir. Chassez le dogmatisme, oubliez le Bien et le Mal, déposez ces encombrantes valises pour cette lecture afin de découvrir les niyamas en toute liberté.

C'est quoi le niyama ?

En sanskrit, niyama a beaucoup de sens : répression, restriction, limitation, abstinence, retenue, réserve, discipline, observance, austérité, pratique résultant d'un vœu. Le niyama ne vend pas beaucoup de rêves. On est loin de l’hédonisme occidental. Il s’inscrit dans une quête spirituelle et nous allons voir qu'il porte en lui les semences des six autres angas.

Les Niyamas : à la conquête de son vrai Soi

Le niyama est constitué de cinq disciplines :

  • Saucha : Purification du corps et de l'esprit
  • Santosha : Apprendre et développer le contentement
  • Tapas : Développer et entraîner ses sens
  • Svadhyaya : L’étude, l’exploration de Soi
  • Ishwarapranidhana : L'abandon et le lâcher prise

Saucha : Du plomb à l'or

On la présente souvent comme la vertu de l'hygiène, et par raccourci, on pense évidemment à l'ayurvéda et aux Kriyas, les six techniques de purification du corps. C'est la partie visible de Saucha. L'hygiène de l'esprit est aussi importante. Si demain vous parvenez à chasser la colère de votre esprit, vous le faites pour vous, mais aussi pour le reste du monde. Saucha est la purification du corps et de l'esprit. Le corps pur s'offrira plus facilement aux asanas quand l'esprit purifié permettra de voir clair à l'extérieur et à l’intérieur de soi.

Santosha : Vers la Joie

Cette vertu est difficile à atteindre pour un occidental né dans l'opulence où le « je veux » est le maître-mot avec toute la frustration qu'il implique. Le contentement de Sanstosha nous évoque l'image du shadu qui est privé de tout, qui vit de mendicité, mais qui incarne la joie, car il sait qu'il a tout ce dont il a besoin. Sanstoha, c'est aussi le contentement de l'esprit et du cœur. Si le sage hindou consacre sa vie à sa quête spirituelle, Sanstosha est une vertu, pas une injonction à la frugalité et à la pauvreté. Cette vertu prend toute sa dimension quand on rencontre des vents contraires sur son chemin. Elle est parfois confondue avec le désintérêt pour les autres. C'est une vision biaisée. Sanstosha est un contentement et elle invite à prendre le recul sur l'inéluctable. Se contenter de ce que l'on a, c'est refuser de souffrir pour un événement sur lequel on a aucune prise. L'esprit trouvera sa quiétude et donc son équilibre. Santosha n'est pas un renoncement, mais le choix du « être bien », c'est le chemin vers la joie !

Santosha, le niyama du contentement

Le tapas : De la Discipline

Le tapas est devenu l'auberge espagnole – jeu de mots facile - où chacun est venu donner un sens à ce niyama qui est pourtant simple. C'est peut-être son sens littéral qui induit certains dans l'erreur.
En sanskrit, tapas signifie "ascèse" ou "austérité", mais il veut aussi dire « ce qui est mis dans le feu ».
Le tapas est la vertu de la purification du corps et de l'esprit grâce à la discipline. Le tapas est devenu pour certains pratiquants un moyen de démonstration d'une discipline qui a plus à voir avec la satisfaction de son ego plutôt que la compréhension de cette vertu. Le tapas, c'est une discipline simple qui ne consiste pas à jeûner la moitié du mois, en dormant sur une planche de clous et autres souffrances.. Le tapas, c'est tout simplement s'inscrire dans une discipline simple : réaliser une salutation au soleil deux fois par semaine, limiter la viande dans son alimentation, dire un mantra... Au fil du temps, certains vont devenir végétarien, d'autres vont pratiquer deux fois par jour... Il n'y pas de comparaison, mais simplement des chemins différents. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas un concours pour épater la galerie et satisfaire son ego. Le Tapas viendra plus aisément si le pratiquant parvient à développer Santosha. Le Mahābhārata explique le tapas par le détachement et l'humilité. À méditer.

Svadhyaya : S'apprendre, se comprendre pour grandir

L'avant-dernier niyama paraît être une montagne. Svadhyaya, c'est l’étude de soi et des textes sacrés. Tout simplement, en lisant et en comprenant le Yoga Sūtra de Patañjali, en allant à la source, vous pratiquez le Svadhyaya sans le savoir car vous partez d'un texte fondateur qui va vous mener à vous, à un questionnement et peut-être à des possibles. Là encore, on retrouve les yamas et les niyamas. Pour ce niyama, il faudra utiliser le yama Satya, la vérité que l'on se doit.
C'est chacun à son rythme, chacun sur son chemin, sans souffrance en utilisant Santosha, le contentement. Basiquement, si vous découvrez en vous une tendance fâcheuse, il faut l'accepter, ne pas se juger, se maltraiter, mais s'en contenter pour s'en libérer en toute douceur. Ce qui nous mène au dernier niyama.

Ishwarapranidhana : L'abandon pour se trouver

 Ishwarapranidhana, c'est le lâcher-prise, l'abandon. Ce dernier niyama est un casse-tête pour le professeur de yoga occidental et demande aux pratiquants d'avoir un esprit ouvert et de sortir d'un certain dogmatisme laïc pour accepter un autre point de vue.
Ishwarapranidhana, c'est l'abandon à la puissance supérieur. En Sanskrit, sihvara veut dire « celui qui règne » et pranidhâna signifie « s’inspirer de » « s’abandonner complètement à ». Le petit hic, c'est que le Yoga Sūtra n’évoque pas une divinité en particulier. En ne mettant pas de nom, c'est une immense liberté que nous offre Patañjali. Évidemment ce lâcher-prise, cet abandon, on le retrouve aussi dans la pratique des asanas, du pranayama pour parvenir à la méditation.

Les niyamas et les yamas sont liés et à l’intérieur de ces deux angas, chaque vertu, chaque discipline sont interdépendantes et se nourrissent, comme un écosystème moral et éthique. On est loin des dix commandants, ici tout est en nuance, en douceur, sans injonction divine, sans impératif de temps et sans maître à suivre.
Elles vont vous permettre d'être en pleine forme mentale et spirituelle pour arriver à purifier votre esprit pour passer au troisième anga : les asanas.